L'école, ici et ailleurs

Interview de Cécile Rousset, coréalisatrice avec Jeanne Paturle du documentaire d'animation, Le COD et le Coquelicot (2013, 24 min, animation papier découpé)

Le COD et le Coquelicot

Dans une école primaire d’un quartier périphérique de Paris réputé difficile, où les équipes d’enseignants s’épuisent et se succèdent d’année en année, cinq jeunes maîtres sans expérience ont fait le pari de rester. Cinq ans après, ils nous parlent de leur quotidien dans ce lieu où ils tentent de construire, dans une alternance de découragement et de projets, une école comme les autres.

Ce film a été sélectionné à Lussas (Ardèche), aux États généraux du film documentaire, du 17 au 23 août dernier. Il sera diffusé dans l'émission Libre court de France 3 vendredi 10 octobre à 1 h 15 du matin.

Diffusion du documentaire sonore Rappelle-toi Bobeica de Céline Le Corre (1 h, production Les Ateliers du vent)

"Je suis allée à Bobeica dire et chanter de la poésie en français dans une école en novembre 2006. Les premiers flocons de neige sont tombés ce jour-là sur Bobeica et son école sans chauffage. Maria est la directrice de cette école où l’on y enseigne le français dès l’école primaire. Cela me ramenait à mon père, ce qu’il m’avait raconté de son enfance dans les années 50 dans un village breton du trégor. Lui aussi a appris le français à l’école. Fils de paysans pauvres comme le sont probablement la plupart des enfants de Bobeica, il faisait chaque jour plusieurs kilomètres à pied pour aller à l’école, par tous les temps. Après l’école, la maison, la ferme, les vaches, les travaux des champs au rythme des saisons. Le givre sur les fenêtres en hiver, le poele à charbon, les toilettes dans la cours, pas de salle de bain, une chambre pour 6. Le français et l’école pour lui et pour mes grands parents était la voie pour sortir de la misère.

Bobeica est un village en Moldavie situé dans le district de Hinsesti à une heure en voiture environ de Chisinau la capitale. Le français à Bobeica, c’est une certaine idée de la liberté. Le français est ma langue maternelle. Le breton est ce qui ne m’a pas été transmis par mes parents.

L’école, la langue maternelle et la langue de la république. L’enfance, le monde rural, la pauvreté, le monde d’hier et le monde de demain. Ce qui disparaît, ce qui apparaît, ce qui change, ce qui ne change pas. Ce que l’on dit et dans quelle langue, ce que l’on ne dit pas. Ce à quoi on rêve, ce à quoi on croit. Ce à quoi on ne croit plus. De l’imaginaire que véhicule le mot France. C’est de tout ça dont je voudrais que parle ce documentaire."

Ecouter l'émission du 5 octobre

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