Le squat, lieu de vie menacé

Dans notre émission du dimanche 5 mars, un reportage (30 min) sur la Cantine des femmes battantes, association née dans un squat à Saint-Denis (93). Et deux invités en direct : des avocats de défense "des lieux de vie informels", qui décortiquent la loi anti-squat et la menace qu'elle fait peser sur les mal-logés et en particulier les sans-papiers.

Première partie, reportage de 30 min

La Cantine des femmes battantes est une association de femmes, avec ou sans papiers, qui cuisinent des plats d’Afrique de l’Ouest lors d'événements festifs ou pour des particuliers. Elles fêtaient leurs 3 ans à la Flèche d'or (75) le week-end dernier.

Née dans le squat de la Poterie à Saint-Denis, cette association qui fonctionne selon les principes de l'autogestion, s'est fait connaître avec les livraisons à domicile pendant le confinement. Après leur expulsion du squat de Saint-Denis, elles ont installée leur cantine dans le squat du théâtre Nout à l'Ile-Saint-Denis (93). Dorénavant, elles partagent leur espace et proposent une cantine à Aubervilliers les jeudis et vendredis soir dans un lieu associatif, la Pépinière, dernière étape avant l'emménagement dans un local pour elles ?

femmesbattantes.jpg, mar. 2023

Elles rêvent, avec les militants qui les soutiennent, d'un centre social autogéré où toutes leurs activités seraient enfin réunies en un même lieu : cuisiner, donner des cours d'alphabétisation et accompagner les personnes dans leurs démarches administratives.

Seconde partie avec nos deux invités

En direct, Emilie Bonvarlet et Matteo Bonaglia, avocats qui défendent les collectifs de squats, ces lieux de vie informels, occupés par des militants, des artistes ou simplement des sans-papiers.

La loi anti-squat, dite Kasbarian-Bergé, a été votée le 2 décembre par l'Assemblée nationale et adoptée en première lecture par le Sénat le 2 février. C'est la première loi qui vise tout particulièrement ces lieux d'occupation illégale, mais qui va toucher plus largement l'ensemble des personnes précaires, en difficulté pour payer leur loyer. Les occupants des squats risquent de 2 à 3 ans d'emprisonnement et 30 000 € d'amende ; les locataires seront expulsés de leur logement en procédure accélérée, avec 7 500 € d'amende pour les récalcitrants. Les aidants, qui faciliteraient l'ouverture d'un squat, encourent 3 700 € d'amende.

Pourtant, il existait déjà une protection contre les squatteurs et les petits propriétaires ne sont pas les principaux concernés.

Comment les plus précaires des mal-logés, les sans-papiers, vont-ils faire face à cette nouvelle situation, ajoutée à la loi sur l'immigration de Gérald Darmanin, en préparation ? Celle-ci vise à expulser plus facilement les étrangers réguliers ayant commis des "infractions graves" et à accélérer les procédures d'OQTF (Obligation de quitter le territoire français) pour les étrangers en situation irrégulière.

Nous aborderons toutes ces questions avec nos deux invités.

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